Vous rencontrez des difficultés de recrutement ? Alors, la préparation opérationnelle à l’emploi (POE) constitue sans doute une solution pour recruter rapidement des collaborateurs, qui vont être spécialement formés pour occuper un poste dans votre entreprise.
Recruter, c’est prendre un risque. Malgré tout le soin apporté à la sélection du candidat, l’entreprise n’est jamais à l’abri d’un recrutement raté. De nos jours, une nouvelle recrue sur cinq quitte son poste moins de trois mois après son arrivée. Et cela peut coûter cher. Pour preuve : un recrutement raté, c’est l’équivalent d’un an de salaire chargé. Soit en moyenne, 50 000 € de perdus. Mais laisser un poste vacant faute de trouver le bon candidat, c’est aussi un gros manque à gagner. Chiffre d’affaires non réalisé, qualité qui se dégrade, perte de motivation d’une équipe surchargée de travail…
La préparation opérationnelle à l’emploi (POE) constitue alors une solution optimale pour recruter rapidement les bons profils. C’est un dispositif particulièrement adapté pour les entreprises et les secteurs qui rencontrent actuellement de grandes difficultés de recrutement. La formation offerte aux nouvelles recrues peut aussi apporter de réels bénéfices en termes de fidélisation. Autre avantage : aucun frais pour l’entreprise.
La préparation opérationnelle à l’emploi, de quoi parle-t-on ?
La préparation opérationnelle à l’emploi est un dispositif d’aide au recrutement. Ce dispositif est géré par Pôle emploi en collaboration avec les entreprises, les opérateurs de compétences (OPCO) et les organismes de formation. Le constat de départ ? Nombre d’entreprises peinent à recruter sur des métiers en tension. De nombreux postes restent donc vacants faute de candidats disposant des compétences requises pour les postes concernés. Dans le même temps, Pôle emploi dispose d’un vivier de demandeurs d’emploi à qui il peut manquer un ou deux compétences clés.
Une réponse aux difficultés de recrutement
Cette année, plus d’un employeur sur deux s’attend à rencontrer des difficultés de recrutement. C’est ce qu’indique Pôle emploi dans sa dernière enquête sur les besoins de main-d’œuvre. Cela concerne plus particulièrement certains secteurs… transport routier, bâtiment, industrie, hôtellerie-restauration ou encore santé. D’autres souffrent de pénuries de talents sur des postes très qualifiés. C’est le cas de la cybersécurité, par exemple. Dans 30 % des cas, la difficulté de recrutement est liée à la technicité du poste. Autrement dit, les candidats n’ont pas les compétences requises.
Face à la pénurie de main-d’œuvre qualifiée, une solution consiste à former les candidats avant leur arrivée dans l’entreprise. Ainsi, les nouvelles recrues disposent des compétences nécessaires dès leur prise de poste.
À noter :
Malgré ses nombreux avantages, la POE reste un dispositif méconnu. Le terme reskilling est en revanche plus répandu. Mais le principe reste le même : former avant la prise de poste. On lui associe souvent l’idée de reconversion professionnelle.
Deux types de préparation opérationnelle à l’emploi
Lorsque c’est l’entreprise qui identifie un besoin de recrutement, on parle de préparation opérationnelle à l’emploi individuelle (POEI). Pour simplifier : elle concerne un candidat et un poste précis.
Il existe aussi une préparation opérationnelle à l’emploi collective (POEC). Dans ce cas, ce sont les branches professionnelles et les OPCO qui identifient les besoins de recrutement de leurs entreprises adhérentes. La POEC va alors concerner un groupe de candidats pour des postes similaires au sein d’une entreprise ou d’un secteur. En principe, les métiers visés sont ceux où le besoin de recrutement est le plus fort.
Qui sont les candidats ?
Les candidats sont des personnes en recherche d’emploi à qui il manque une partie des compétences requises pour le poste à pourvoir. Souvent en reconversion professionnelle, peut-être à la recherche de nouveaux défis professionnels, ils sont très motivés, prêts à se former rapidement pour réussir dans leur nouveau poste.
La préparation opérationnelle à l’emploi répond donc à une difficulté que les recruteurs pointent de plus en plus souvent : le manque de motivation des candidats.
Autre avantage : elle peut aussi permettre de diversifier le profil des nouvelles recrues.
Exemple :
Les métiers du numérique restent encore très masculins. Mais, grâce à la POE, des entreprises ont pu augmenter la proportion de femmes sur certains postes. Elles comptent ainsi 25 % de femmes parmi leurs techniciens réseaux, contre 10 % auparavant.
La formation au cœur de la préparation opérationnelle à l’emploi
La POE permet de financer jusqu’à 400 heures de formation. Il s’agit donc d’une formation intensive de quelques semaines. Cela représente environ 50 jours, soit 10 semaines ou deux mois et demi.
Au final, former avec la POE ne nécessite pas plus de temps que de recruter le salarié d’une autre entreprise. En effet, ce salarié « débauché » devra effectuer sa période de préavis. Dans ce cas, il faut compter environ trois mois avant sa prise de poste.
Autres caractéristiques :
- La formation peut se dérouler en présentiel ou en distanciel.
- Elle peut comporter une période d’immersion en entreprise.
Pour la POEI, la formation peut être réalisée par l’entreprise en interne ou par un organisme de formation externe. Quand il dépose son dossier auprès de Pôle emploi, l’employeur propose un organisme de formation, devis à l’appui.
Pour la POEC, c’est l’OPCO qui recense les besoins en recrutement des entreprises adhérentes, définit le contenu des formations et sélectionne un organisme de formation, en lien avec Pôle emploi.
À noter :
L’organisme de formation doit détenir la certification Qualiopi.
Le financement de la formation
Pour la POEI, c’est Pôle emploi qui prend en charge le coût de la formation.
- Formation en interne dans l’entreprise : l’aide est de 5 € net par heure de formation.
- Organisme de formation externe : l’aide s’élève à 8 € net par heure de formation.
L’aide est versée à la fin de la formation – et au plus tôt au jour de l’embauche – soit à l’employeur en cas de formation interne, soit à l’organisme de formation externe.
Pour la POEC, le financement est assuré via l’OPCO dont relève l’entreprise.
Pour résumer :
La préparation opérationnelle à l’emploi permet de former le futur salarié avant l’embauche.
C’est sans frais et sur mesure.
Et surtout, le nouveau collaborateur est opérationnel dès son premier jour de travail.
Mais reste à respecter certaines conditions.
Le contrat de travail
En contrepartie de cette formation, l’employeur doit établir un contrat de travail d’une durée minimum. C’est-à-dire au moins 12 mois pour un CDD, y compris en contrat de professionnalisation ou d’apprentissage. Bien entendu, l’entreprise peut aussi recruter en CDI.
Autres conditions pour l’entreprise
- Être à jour des cotisations d’assurance chômage
- Pas de licenciement économique dans les 12 derniers mois
Préparation opérationnelle à l’emploi : qui faut-il contacter ?
Préparation opérationnelle à l’emploi individuelle
Pour recruter avec la POEI, le seul et unique interlocuteur est Pôle emploi. L’employeur peut créer et gérer ses demandes en ligne en se connectant à son espace entreprise sur le site pole-emploi.fr.
D’abord, Pôle emploi aide l’entreprise à choisir un candidat. Cette sélection s’effectue à l’occasion d’un entretien tripartite qui réunit l’entreprise, Pôle emploi et le candidat. L’objectif de cet entretien ? Évaluer la motivation du candidat et identifier les compétences qu’il devra acquérir grâce à la formation.
Il faut ensuite élaborer un parcours de formation. Entre autres choses, cela signifie :
1/ Définir les objectifs pédagogiques et les compétences à développer
2/ Désigner un organisme de formation
Puis, l’entreprise signe une convention avec Pôle emploi, le candidat et l’organisme de formation. Cette convention précise les objectifs, la durée, la date prévisionnelle d’embauche et le type de contrat de travail visé.
Enfin, l’entreprise désigne un tuteur référent.
Préparation opérationnelle à l’emploi collective
Pour recruter via la POEC, l’entreprise doit contacter son OPCO.
Pour résumer, la préparation opérationnelle à l’emploi permet de former le futur salarié avant l’embauche. L’entreprise peut ainsi cibler très précisément les compétences à acquérir grâce à la formation. Le nouveau collaborateur est opérationnel dès son arrivée dans l’entreprise. Sans frais, rapide et sur mesure, la POE est donc un dispositif gagnant-gagnant.