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Gestion de projet : quelles méthodes agiles pour réussir ses projets ? XP, Kanban, Lean, SaFe, Scrum…

Publié le 17 mai 2024
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Les méthodes agiles ont révolutionné la gestion de projet : management souple et collaboratif des équipes, alignement permanent du produit aux attentes du client, tests en continu… Très bien, mais quelle solution choisir ? Découvrez les référentiels agiles les plus populaires et apprenez à identifier celui qui conviendra le mieux à vos besoins.

Prioriser la satisfaction client, collaborer, s’adapter. Voici quelques-uns des principes des méthodes agiles telles qu’elles ont été imaginées dans les années 1990 et popularisées par le manifeste rédigé en 2001 aux États-Unis par 17 spécialistes du développement logiciel.

Il y a bien un avant et un après les méthodes agiles. Elles ont révolutionné la démarche globale de la gestion de projet, ce que les experts appellent le « cycle de vie » d’un projet.

Le secteur informatique a été le pionnier, en quête de méthodes de travail plus souples et réactives face aux mises à jour fréquentes des produits et aux attentes des clients.

Les méthodes agiles ont permis d’accélérer les cycles de développement, de favoriser une collaboration plus étroite entre les équipes et de mieux répondre aux besoins évolutifs du marché. Elles ont ensuite été adoptées par d’autres secteurs, démontrant leur efficacité et leur adaptabilité dans divers contextes professionnels.

Cependant, 30 ans après leur apparition, les méthodes agiles sont devenues un maquis difficile à déchiffrer pour les non-spécialistes. D’une part, la multitude d’approches disponibles peut être déroutante. D’autre part, leur jargon technique peut sembler hermétique aux néophytes.

La multitude de méthodes agiles rend le choix difficile
La multitude de méthodes agiles rend le choix difficile – © ORSYS Le mag

Choisir la bonne méthode agile, un défi pour le chef de projet

Par où commencer ? Quelle approche choisir ? Face à la diversité des méthodes, il est crucial de comprendre chaque solution afin de choisir celle qui répond le mieux à vos besoins.  

Choisir une approche consiste d’abord à considérer les spécificités de votre projet : type de produit ou service développé, taille de l’équipe, organisation de l’entreprise, complexité du projet, budget alloué, délais impartis….

Et, surprise, selon la nature de votre projet, les méthodes agiles ne seront pas nécessairement les plus appropriées.

Avant l’agile : les méthodes de gestion de projet traditionnelles

Les méthodes dites traditionnelles (cascade, intégration, cycle en V…) utilisent une démarche séquentielle, le projet étant découpé en phases et en étapes qui se suivent.

Modèle en cascade ou waterfall

Issu de l’industrie et du bâtiment, c’est le modèle le plus ancien (1966-70). Le modèle en cascade consiste à découper un projet en phases linéaires et séquentielles. Une étape terminée et validée permet de passer à la suivante, sans retour à la phase précédente.

Les phases s’enchainent les unes après les autres, d’où son nom de modèle en cascade.

Ce modèle reprend habituellement les phases suivantes :

  1. Définition des besoins (ou des exigences)
  2. Analyse (spécifications)
  3. Conception
  4. Mise en œuvre (développement pour un projet numérique)
  5. Tests
  6. Déploiement ou exploitation
  7. Maintenance

La mise en œuvre de cette méthode exige beaucoup de préparation et de planification avec la rédaction d’un cahier des charges détaillé. Elle donne une très bonne visibilité sur les objectifs et sur l’avancement du projet si le projet a été bien défini en amont. Une fois le projet lancé, il est difficile de faire des ajustements ou des retours en arrière.  Cependant, Si une phase n’est pas validée, on peut revenir à la phase précédente.  

Recommandé pour : petits projets, peu complexes, projets courts…

Déconseillé pour :

  • Projets long (plus d’un an)
  • Projets complexes, avec de nombreuses parties prenantes
  • Projets avec un environnement qui change trop vite ou évolue
  • Projets qui font apparaitre des besoins fonctionnels en cours de développement
  • Des problèmes non découverts avant les tests

Cycle en V

C’est le modèle classique par excellence en gestion de projet. Dérivé du modèle en cascade, il est employé depuis les années 1980, notamment dans le développement logiciel, pour mener un projet en respectant les impératifs de qualité, de coût et de délais.

Il se caractérise par deux phases, une phase descendante de conception et de développement, suivie d’une phase ascendante de test et de validation.

Recommandé pour :

  • Projets avec des exigences clairement définies et stables
  • Projets nécessitant une documentation détaillée à chaque phase
  • Projets avec des cycles de production longs et planifiés

Déconseillé pour :

  • Projets nécessitant une livraison rapide (les phases de validation peuvent retarder la mise à disposition)
  • Projets courts
  • Projets avec des besoins évolutifs et incertains
  • Projets nécessitant une relation étroite avec l’utilisateur

Les méthodes agiles les plus populaires

Nous l’avons vu, les méthodes traditionnelles de gestion de projet manquent de souplesse pour réagir aux changements. Elles provoquent également le fameux effet tunnel qui survient quand une équipe ou un individu perd de vue l’objectif final d’un projet parce qu’il se focalise trop sur les tâches immédiates.

Quelques exemples :

  • Une équipe de développement logiciel tellement concentrée sur l’écriture de code qu’elle ne remarque pas que les exigences du client ont changé.
  • Un chef de projet tellement concentré sur le respect du calendrier qu’il ne remarque pas que l’équipe est en train de s’épuiser.
  • Une équipe marketing si concentrée sur sa campagne publicitaire qu’elle ne remarque pas que la concurrence a lancé un nouveau produit.

Ses conséquences peuvent être délétères : dépassement de budget, retards, mauvaise qualité ou inadéquation au marché du produit final, démotivation de l’équipe, insatisfaction client…

Heureusement, les méthodes agiles viennent à la rescousse.

Scrum : la meilleure approche agile pour les projets numériques

Développée en 1995 aux États-Unis, Scrum est devenue l’approche de gestion de projet agile la plus populaire, notamment dans le développement logiciel. Plus qu’une simple méthode, Scrum est un cadre de travail (framework) qui prône une démarche itérative et adaptative.

Scrum repose sur des rôles bien définis : le Scrum Master qui dirige l’équipe, le Product Owner qui représente les besoins des clients, ainsi que des sprints courts (1 à 4 semaines), des réunions régulières et une collaboration étroite entre les différents acteurs.

Cette approche favorise la flexibilité, la transparence et l’amélioration continue, permettant ainsi de s’adapter rapidement aux changements et aux retours des utilisateurs.

La méthode Scrum
La méthode Scrum est adaptative ©Asana

Recommandé pour :

  • Développement logiciel, projets web, les environnements changeants où les exigences évoluent fréquemment…

Déconseillé pour :

  • projets avec des délais très courts (quelques jours ou semaines)
  • projets simples ou prévisibles
  • projets avec un environnement qui change trop vite ou trop fréquemment
  • projets multi-équipes ou multiproduits

Les meilleurs outils pour Scrum

  • Gestion de projet agile : Jira pour le suivi du développement d’un produit : backlog produit (product owner) ou la planification des sprints et des burndowns (scrum master), Bubble Plan, Sprint.ly, Gitlab ou Jixee
  • Communication : Teams ou Slack pour communiquer en équipe par messagerie ou visio
  • Documentation : Confluence pour gérer la documentation collaborative
  • Protypage : Adobe XD, Figma, Invision
  • Analyse de données : Google Analytics, Amplitude, Matomo, Semrush, Hotjar
  • Collecte des retours utilisateurs : User Testing, Clicktale, Google Form, SurveyMonkey…

Kanban : la plus visuelle des méthodes agiles

Créé dans les années 1950, Kanban a été imaginé par Taiichi Ōno, un ingénieur des usines Toyota, pour aider les équipes à planifier et optimiser la production.

Son principe consiste à créer différents tableaux partagés pour y répertorier chaque objectif, pouvant être divisé en sous-objectifs ou en différentes tâches à accomplir au préalable. Elle utilise des post-it virtuels, Kaban signifiant « étiquette » en japonais. Cette méthode visuelle met l’accent sur le flux de travail. La solution en ligne Trello en est un bon exemple.

Elle facilite le suivi et assure une visibilité en un coup d’œil des tâches, de leurs priorités, des personnes concernées et de l’état d’avancement de chaque tâche.

La méthode Kaban est très visuelle. Elle consiste à découper les tâches sous forme de post-it. ©Trello

Recommandé pour : développement logiciel, projets web, les environnements changeants où les exigences évoluent fréquemment…

Déconseillé pour :

  • projets avec des rôles et des responsabilités peu définies
  • projets avec des tâches qui ont des dépendances fortes entre elles
  • projets complexes ou de grande envergure : Kaban est submergé par le nombre élevé de tâches, et donc de post-it virtuels
  • projets exigeant une forte hiérarchie et un contrôle centralisé : Kanban encourage l’autonomie et la collaboration entre collaborateurs

Les outils :

  • Trello ou Jira pour les tableaux
  • Notion et Asana
  • Miro comme tableau blanc virtuel

Extreme Programming (XP) : pour de petites équipes

Datant de 1996, cette approche rigoureuse est particulièrement adaptée à de petites équipes travaillant dans un environnement changeant. Elle met l’accent sur la communication, la collaboration, les tests automatisés et le retour d’expérience.

Lean Software Development : pour des projets agiles complexes

Inspirée des principes du Lean manufacturing, cette méthode vise à éliminer le gaspillage et à optimiser le flux de valeur. Elle est particulièrement utile pour les équipes qui développent des produits logiciels complexes.

SAFe (Scaled Agile Framework) : pour faire travailler plusieurs équipes

Un cadre pour la mise à l’échelle des pratiques agiles aux grandes organisations. Il propose une approche structurée pour coordonner le travail de plusieurs équipes agiles, ce que ne permet pas Scrum ou XP.

En conclusion, les méthodes agiles ne sont pas adaptées à tous les projets. Premièrement, parce qu’un projet est fortement lié à la structure et la culture d’une entreprise. Ensuite, parce que la taille du projet ou de(s) équipe(s) peut nécessiter d’autres approches.

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