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Formation du chef d’entreprise : quels bénéfices et quels obstacles ?

Publié le 6 mars 2025
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Pourquoi un chef d’entreprise doit-il se former lui aussi ? Parce que c’est un métier. Parce que c’est une posture. Et rares sont ceux à y être préparés. L’analyse de Laurent Maisonnave, spécialiste en stratégie d’entreprise.

Image d'illustration de l'article ORSYS "Formation du chef d'entreprise : quels bénéfices et quels obstacles ?" Au premier plan, un homme souriant installé dans une salle de formation. À l'arrière-plan, le formateur donne des explications aux participants.

Une entreprise fonctionne grâce à une combinaison de facteurs humains, financiers, matériels et immatériels. La première de ses ressources immatérielles, bien au-delà du reste, c’est la compétence de son chef, ce qu’il représente auprès de ses collaborateurs, de ses clients et des autres parties prenantes.

Sa vision, sa légitimité, ses savoir-faire et son savoir-être sont essentiels à la réussite de son organisation.

Pourtant, 85 % des chefs d’entreprise n’ont pas recours à la formation professionnelle. C’est ce que pointe une enquête Roland Berger en 2017, non démentie à ce jour. Ce pourcentage intrigue. Surtout que tout le monde s’accorde à dire qu’un chef d’entreprise doit maîtriser des compétences techniques aussi diverses et variées que :

Rajoutez à cela les savoir-être qui structurent notre posture professionnelle. On les appelle également compétences douces ou soft skills. Des compétences pas toujours innées pour tout un chacun.

Chaque chef d’entreprise est unique, ses besoins de formation aussi

Par ailleurs, la France compte 4,5 millions d’entreprises (Source : Insee, Ésane 2021). Parmi elles, 4,34 millions de TPE (effectif inférieur à 10 personnes), 160 000 PME et 7 000 entreprises ayant des effectifs supérieurs à 250 personnes.

Chaque entreprise est spécifique : son organisation, de même que ses équipes d’hommes et de femmes, sont singulières. Il y a donc 4,5 millions de chefs d’entreprise, aucun n’étant identique à l’autre. Certains sont des dirigeants patrimoniaux (propriétaires), d’autres des dirigeants exécutifs (salariés). Et leurs enjeux sont différents.

En bref, pas ou peu de repères pour se forger une posture.

Alors, comment le chef d’entreprise peut-il assurer ce métier aussi particulier, dans le cadre tout aussi particulier de son entreprise ? Et comment affronte-t-il les principales sources de stress ? À savoir, les problèmes de trésorerie et le dépôt de bilan. Surtout s’il est le propriétaire.

En règle générale, son implication est totale. Parfois trop.

La formation est donc un recours, même – et peut-être surtout – dans les situations les plus délicates. Car le temps d’une formation est un temps de respiration, de prise de recul. Il permet d’échanger, d’écouter des retours d’expérience, d’entendre d’autres points de vue. Il permet de renforcer son métier, de repenser sa posture.

Chef d’entreprise : un métier et une posture

Par essence, le métier de chef d’entreprise est transversal et couvre les 5 aspects du management ou « 5M ».

Il demande surtout de ne pas devenir un homme-orchestre, c’est-à-dire expert en tout. Mais plutôt un chef d’orchestre. Autrement dit, capable d’écrire, coécrire ou de suivre la partition de chacun.

Le métier de chef d’entreprise nécessite de multiples compétences

Certaines de ces compétences sont :

  • naturelles car liées à sa personnalité
  • acquises car enrichies et consolidées avec son expérience professionnelle

D’autres compétences sont à acquérir car non soupçonnées ou négligées.

La posture du dirigeant a un impact considérable dans l’entreprise

Être chef d’entreprise, c’est un état d’esprit et une attitude qui, à titre individuel :

  • conditionnent vos comportements
  • impactent vos décisions
  • affectent votre façon de communiquer

À titre collectif, ces mêmes états d’esprit et attitude impactent aussi le climat de votre entreprise, votre crédibilité personnelle et la clarté de votre projet d’entreprise.

Le dirigeant est le reflet de son entreprise. Il en est le premier moteur mais pas l’unique, bien entendu.

Les Anglo-saxons appellent cela « The Face of Business ».

Dès lors, comment :

  • partager votre vision de l’entreprise ?
  • vous positionner ?
  • glisser du « management par le contrôle » à « la canalisation des énergies » ?

Les réponses ne peuvent être qu’individuelles.

Le point de départ est l’acceptation de réfléchir sur votre pratique professionnelle.

L’accompagnement du chef d’entreprise par la formation

L’accompagnement par la formation vise à soutenir et à développer les compétences du chef d’entreprise. Plus précisément : compléter ses acquis et s’assurer qu’il dispose des compétences clés nécessaires à son métier.

Des compétences que l’on peut regrouper en 3 catégories :

1. Compétences entrepreneuriales

Avec elles, le leader est en capacité de :

  • Créer une vision inspirante
  • Développer une stratégie durable
  • Créer et adapter son organisation
  • Susciter l’innovation
  • Piloter les performances économique, sociale et environnementale

2. Compétences relationnelles

Avec elles, le leader sait :

  • Dire les choses librement, sans émotion
  • Relayer sa vision
  • Stimuler, inspirer, faire grandir ses collaborateurs
  • Décider et affirmer sa décision

3. Compétences en gestion de soi

Avec elles, le leader se positionne personnellement afin de :

  • Être au clair avec ses convictions, motivations, freins et valeurs
  • Faire face aux situations difficiles en étant exemplaire
  • Accepter les différentes temporalités de son métier
  • Se protéger (soi, sa santé, sa famille, ses relations…)

L’objectif de l’accompagnement par la formation est clair : rendre harmonieuse la performance du dirigeant avec celles des autres parties prenantes de son entreprise.

La construction du projet de formation du chef d’entreprise

De manière générale, la formation du chef d’entreprise offre plusieurs avantages.

Le développement des compétences des collaborateurs est essentiel pour la croissance de l’entreprise. Cela fait partie des points de vigilance de tout entrepreneur. Mais il est important qu’il ne se néglige pas. Le projet de formation du chef d’entreprise requiert au préalable une forme d’acceptation : celle de réfléchir sur sa pratique professionnelle ou de s’imaginer absent de l’entreprise. Ce sont les premiers signes de la prise de recul. La libération de son temps, l’élaboration du programme et la planification des formations en découleront naturellement.

Notre expert

Laurent Maisonnave

Stratégie d'entreprise

Spécialiste en développement stratégique et marketing opérationnel, il s’appuie sur plus de 25 ans […]

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