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L’écoconcepteur, un métier vert au service de la performance de l’entreprise

Publié le 26 septembre 2024
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Écoconcepteur : un métier clé pour les entreprises à l’ère de la transition écologique. En intégrant des pratiques écoresponsables dès la conception, cet expert de l’innovation durable répond en effet aux exigences des consommateurs et aux normes environnementales. Des compétences précieuses pour réduire l’empreinte carbone tout en renforçant la compétitivité. Alors, quels sont les missions et le salaire de l’écoconcepteur ? Et quelles sont les compétences requises pour exercer ce métier d’avenir ? Les réponses dans cette fiche métier.

Illustration de la fiche métier écoconcepteur

Un rôle complexe et des missions diversifiées obligent l’écoconcepteur à naviguer entre innovation, réglementation, économie et durabilité. Son ambition ? Développer des produits respectueux de l’environnement. Au sein de l’organisation qui l’emploie, il est donc un acteur majeur de la démarche de responsabilité sociale des entreprises (RSE).

Quelles sont les principales missions de l’écoconcepteur ?

Les missions dévolues à l’écoconcepteur peuvent être regroupées en trois grandes catégories.

1/ Intégration et innovation durable

L’écoconcepteur intègre les principes de durabilité dans le processus de conception. Cela implique de sélectionner des matériaux écologiques, d’optimiser les ressources et d’innover constamment.

L’écoconcepteur veille à ce que chaque étape du cycle de vie du produit minimise l’impact écologique.

2/ Évaluation de la conformité environnementale

Tout d’abord, il réalise des analyses rigoureuses, comme l’analyse du cycle de vie (ACV), pour évaluer l’impact environnemental des produits. Des analyses qui sont un préalable indispensable pour assurer leur conformité aux réglementations et normes en vigueur.

Cette mission inclut également une veille permanente pour s’adapter aux évolutions législatives et technologiques.

3/ Sensibilisation et communication

L’écoconcepteur sensibilise et forme les équipes internes sur les pratiques écoresponsables. Il doit également assurer une communication transparente sur les choix de conception durable. Dans un objectif d’économie circulaire, il œuvre pour garantir la recyclabilité et la réutilisation des produits.

L’écoconcepteur joue un rôle clé dans la promotion d’une culture d’entreprise durable, alignée avec la démarche RSE de l’entreprise.

Quelles formations et expériences pour accéder au métier d’écoconcepteur ?

Le métier est accessible à partir d’un niveau de diplôme Bac +3, comme une licence en sciences et technologies, spécialité environnement ou design. Néanmoins, mieux vaut s’orienter vers un diplôme de niveau Bac +5. En particulier, un master en écoconception, ingénierie ou en management de l’environnement, développement durable, sciences des matériaux ou gestion des ressources naturelles. Les diplômes d’ingénieur, avec une spécialisation en environnement, matériaux ou énergies renouvelables, restent par ailleurs très prisés des recruteurs. Disposer d’une expérience pratique en gestion de projet, analyse du cycle de vie (ACV) ou en évaluation des impacts environnementaux est un plus.

Quelles sont les compétences requises pour l’écoconcepteur ?

COMPÉTENCES TECHNIQUES (hard skills/savoir-faire)

  • Connaissance approfondie des matériaux durables, des procédés de fabrication écologiques et de la chimie verte
  • Connaissance des normes et réglementations environnementales (éventuellement assortie de certifications) : normes ISO 14001, ISO 26000, REACH, RoHS
  • Maîtrise des procédés et d’un ou plusieurs logiciels :

1/ d’analyse du cycle de vie : SimaPro, GaBi, OpenLCA

2/ de conception assistée par ordinateur (CAO) : AutoCAD, SolidWorks, CATIA, Rhino

3/ d’évaluation des performances environnementales : EnergyPlus, eQUEST pour la simulation énergétique

4/ de gestion des déchets et du recyclage (WMS pour waste management software) : AMCS, Rubicon

  • Compétences avérées en gestion de projet, éco-innovation et design thinking
  • Compétences en modélisation et simulation au travers des logiciels tels que Ansys, COMSOL Multiphysics, MATLAB
  • Anglais technique

APTITUDES COMPORTEMENTALES ET RELATIONNELLES (soft skills/savoir-être)

  • Créativité
  • Forte capacité de collaboration et esprit d’équipe
  • Excellentes capacités de communication : prise de parole, force de conviction
  • Sens de l’éthique
  • Forte capacité d’adaptation au changement technologique, réglementaire ou lié au marché
  • Goût pour apprendre en continu

Quelle rémunération pour un écoconcepteur ?

Le salaire moyen est de 43 000 €. Mais les fourchettes de salaire évoluent considérablement avec l’expérience.

En début de carrière, un écoconcepteur peut ainsi espérer 30 000 à 40 000 € annuels brut. Puis de 45 000 à 55 000 € bruts par an après 5 ans d’expérience. En moyenne, un responsable écoconception avec plus de 10 ans d’expérience émarge autour des 70 000 € bruts par an. Ces fourchettes varient également selon la formation, le secteur d’activité et le type de structure. Les écoconcepteurs travaillant dans des industries de pointe comme l’aéronautique peuvent gagner davantage.

Quel environnement de travail ?

L’écoconcepteur peut travailler dans une grande variété d’organisations.

On pense bien sûr aux entreprises de grande envergure et au secteur de l’énergie. Mais, en réalité, l’écoconception est un enjeu crucial qui concerne tous les secteurs. Aéronautique et spatial, plasturgie, automobile, agroalimentaire, informatique, textile, emballage, bâtiment, travaux publics… Les ingénieurs écoconcepteurs sont ainsi recherchés dans différentes industries, au sein des départements recherche, environnement ou marketing industriel.

Des grandes entreprises…

Dans les plus grandes structures, les écoconcepteurs peuvent se spécialiser dans des domaines spécifiques tels que la gestion des déchets, l’efficacité énergétique ou l’analyse du cycle de vie. Ils travaillent souvent en collaboration avec d’autres départements : R&D, production, marketing. Une collaboration qui a pour vertu de faciliter l’intégration des pratiques durables à une plus grande échelle. Autre avantage : ils ont accès à des ressources importantes. Ils peuvent donc contribuer à des projets de grande envergure. Ils bénéficient aussi d’opportunités de formation et de développement professionnel.

Autre piste : les cabinets de conseil et d’ingénierie leur offrent la possibilité de travailler sur des projets variés, auprès de nombreux clients et industries, et ainsi de développer une expertise pointue. L’écoconcepteur peut également exercer en tant que consultant indépendant.

Dans le secteur public, les écoconcepteurs peuvent travailler sur la mise en place de politiques environnementales, la gestion des ressources locales et la promotion des pratiques durables.

… aux PME

Du côté des PME ou des entreprises de services, l’emploi d’un écoconcepteur vise à « verdir » leur image ou à obtenir un label. Dans ce dernier cas, il s’agit de se différencier et d’obtenir un avantage concurrentiel lors de la réponse aux appels d’offres notamment. Dans une PME, un écoconcepteur doit en outre faire preuve de polyvalence. Il doit en effet être capable de gérer toutes les facettes des projets de conception durable, comme l’optimisation des processus, le choix de matériaux et la mise en place de pratiques écoresponsables à tous les niveaux de l’entreprise. Dans ces environnements de travail dynamiques, la proximité avec la direction donne à l’écoconcepteur des opportunités d’impact direct sur les décisions.

Ainsi, l’intitulé de poste varie d’un secteur à l’autre ou selon la taille de l’entreprise : écoconcepteur, ingénieur en écoconception, chef de projet en écoconception ou en écodéveloppement, responsable écoconception.

Quelles sont les perspectives d’évolution de l’écoconcepteur ?

L’écoconcepteur peut d’abord évoluer vers des postes de chef de projet en éco-innovation ou chef de projet économie circulaire, responsable de l’innovation durable ou encore de responsable RSE. Il peut également se tourner vers l’audit environnemental ou la formation en développement durable.

Quels sont les attraits et les contraintes de ce métier ?

  • Exploiter son potentiel créatif au quotidien
  • Impact environnemental positif
  • Missions diversifiées
  • Nombreuses opportunités d’évolution professionnelle
  • Complexité technique et réglementaire impliquant une mise à jour régulière des connaissances
  • Pressions budgétaires et contraintes de rentabilité
  • Forte résistance au changement et inertie organisationnelle

En définitive, pour réussir dans ce poste, l’écoconcepteur doit réussir la double prouesse d’être à la fois l’atout vert et l’atout business de l’entreprise. Une grande connaissance des sujets de la transition écologique lui servira à défendre les projets de manière pertinente. Le domaine de l’écoconception est en constante évolution, avec l’émergence de nouvelles technologies, réglementations et pratiques. Le métier d’écoconcepteur offre donc de nombreuses opportunités d’apprentissage et de développement professionnel, favorisant les évolutions de carrière.

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