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Cloud privé, cloud public, cloud hybride : quelles différences, comment choisir ?

Publié le 20 mars 2024
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Le cloud, c’est comme un buffet à volonté ! Un accès illimité à des ressources dématérialisées, consommables à la demande : stockage, bases de données, applications, capacités de calcul… et maintenant intelligence artificielle. Face à la multitude de solutions disponibles, choisir peut s’avérer complexe. Cloud privé, public ou hybride, multicloud : quelles différences ? Et comment faire le bon choix ? Notre expert, Loïc Caroli, vous répond.

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Le cloud est devenu omniprésent dans notre vie quotidienne. Le grand public le connaît à travers les plateformes de streaming vidéo ou de musique, les réseaux sociaux, les applications bureautiques ou de stockage en ligne. Les professionnels s’en servent dans leurs applications métiers (CRM, business intelligence, gestion de projet, SIRH…) ou pour collaborer entre eux (Slack, Teams…).

De leur côté, les informaticiens jonglent avec les abonnements et les API des différents services de cloud, tentant de surveiller leur usage, leur sécurité et leur coût. Les défis liés à sa gestion et à sa sécurité nécessitent une expertise et une surveillance constante.

Si le cloud existe depuis le début des années 2000, son adoption a connu plusieurs phases d’accélérations. La première, dans les années 2010, avec l’arrivée des hyperscalers, Amazon Web Services (AWS), Microsoft Azure et Google Cloud Platform (GCP) qui ont multiplié les services innovants et abaissé les coûts.

La seconde, pendant l’épidémie de Covid où le télétravail a renforcé la nécessité d’accéder aux applications et aux données à distance.

La troisième a lieu actuellement, avec l’adoption fulgurante de l’intelligence artificielle générative (IAG).

L’IAG nécessite, en effet, une grande puissance de calcul et de stockage que le cloud peut fournir de manière flexible et évolutive.

Amazon, Microsoft et Google dominent le marché du cloud mondial

Qu’est-ce le cloud ?

Concept impalpable, le cloud computing a pourtant une définition assez simple. Il désigne tout ensemble de serveurs distribués qui hébergent des logiciels, des infrastructures et des données accessibles aux utilisateurs, via un réseau étendu, contre un abonnement. Bref, toute ressource informatique disponible à l’instant où vous en avez besoin, dématérialisée et en location.

Les 3 services du cloud

Ces ressources peuvent prendre la forme d’une application, d’une plateforme ou d’une infrastructure. Leur accès auprès des utilisateurs finaux se fait généralement par un simple navigateur web ou via des API.

  • SaaS (Software as a Service)

Le SaaS est une application logicielle, web ou mobile, fournie sous la forme d’un service. C’est une location d’un service prêt à l’emploi. Contrairement à un logiciel qu’on installe localement sur un ordinateur ou un serveur sur site, vous n’avez pas besoin de l’installer pour chaque utilisateur ni d’effectuer la quelconque tâche de maintenance (correction de bug, mise à jour, etc.). Le SaaS s’adresse donc aux utilisateurs finaux.

  • PasS (Platform as a Service)

Le PaaS ajoute une dimension supplémentaire par rapport au SaaS : le matériel s’ajoute à l’applicatif pour former une plateforme. Les opérateurs de PaaS fournissent un environnement de développement distant, mais également des services de middleware. Le PaaS s’adresse donc aux développeurs.

  • IaaS (Infrastructure as a Service)

Le modèle IaaS correspond à la location d’une plateforme technique, comprenant des serveurs, des applications, des bases de données… L’IaaS s’adresse aux équipes de production, mais aussi aux développeurs. Certains usages font l’objet de déclinaisons comme le DaaS, Desktop as a Service, le FaaS, Function as a Service ou le CaaS, Container as a Service.

Le cloud et les conteneurs

Le cloud s’inscrit dans la tendance de la virtualisation des services en la poussant à un niveau supérieur qui est la conteneurisation des infrastructures matérielles. Stockage, mémoire, puissance de calcul, réseau… sont délivrés sous forme de conteneurs, accessibles à la demande, via Internet.

Elle consiste à rassembler le code du logiciel et uniquement les composants nécessaires à son exécution, bibliothèques, frameworks et autres dépendances de manière à les isoler dans leur propre « conteneur ». Le logiciel dans le conteneur peut ainsi être déplacé et exécuté de façon cohérente dans tous les modèles de cloud, indépendamment de leur système d’exploitation. Le conteneur fonctionne comme une sorte de bulle, ou comme un environnement de calcul qui enveloppe l’application et l’isole de son entourage. C’est en fait un environnement de calcul portable complet.

Les 5 caractéristiques du cloud

Si l’on résume, le cloud est défini par 5 principales caractéristiques :

  • Accès de partout via Internet ou un réseau d’entreprise : accessible n’importe quand, depuis n’importe où et depuis n’importe quel appareil. L’accès se fait via un navigateur, des API ouvertes ou des SDK.
  • En libre-service : l’accès au service se fait via une interface web, des API ou des SDK. La livraison du service a lieu en quelques secondes ou minutes.
  • Dématérialisation et partage des ressources : les coûts sont réduits avec ce modèle de location, car les équipes n’ont pas à acheter leurs propres ressources matérielles.
  •  Flexibilité (ou élasticité) : l’allocation de ressources et la mise à l’échelle des ressources à la demande se font simplement et automatiquement. Les applications cloud peuvent réduire ou augmenter automatiquement leurs ressources en réponse aux pics d’activité.
  • Paiement à l’usage (Pay as you go) : les utilisateurs paient les ressources en fonction de leur consommation.  Il est ainsi possible d’optimiser son Capex (investissement) au profit de ses budgets de fonctionnement Opex.

Les 4 modèles de cloud

Il existe quatre modèles de déploiement du cloud.

  • Le cloud public

Le cloud public est opéré par un acteur tiers qui détient l’infrastructure informatique et la met à disposition d’un utilisateur final. Amazon Web Services (AWS), Microsoft Azure, Google Cloud (GCP) et OVH en France sont les principaux fournisseurs de clouds publics. Un cloud public est partagé entre plusieurs clients.

  • Le cloud privé

Le cloud privé comprend des ressources informatiques dédiées exclusivement à une organisation. Il peut être hébergé physiquement en interne ou en externe.

  • Le cloud hybride

C’est une combinaison de cloud public et privé qui fonctionne comme un environnement unique.

  • Le cloud communautaire

Ce cloud est partagé par plusieurs organismes. Généralement hébergé en externe, il peut être hébergé par un de ses membres.

Et quatre niveaux de maturité

  • Cloud First

fait le plus souvent référence à une technologie qui a été généralement conçue comme une technologie basée sur un serveur, mais qui est désormais utilisée et appliquée dans l’environnement cloud. Par exemple, une application de paie initialement conçue pour un serveur sur site, mais qui a été migrée via un lift-and-shift.

  • Cloud Ready

utilisé pour décrire les applications et les technologies conçues pour fonctionner sur une plateforme de cloud computing. Cette technologie permet aux organisations de déplacer leurs applications vers le cloud sans apporter aucune modification au code source. Cela permet aux entreprises de profiter des services cloud tels que l’évolutivité, les économies de coûts et une vitesse accrue.

  • Cloud Native

fait référence aux applications, technologies et logiciels créés et déployés dans le cloud en utilisant les principes du cloud et des technologies cloud natives : conteneurs, serverless, API, stockage d’objets, etc. Parce que ces applications sont conçues dès le départ dans et pour le cloud en respectant les 12 facteurs Cloud Natives, elles sont considérées comme les applications les plus compatibles et optimisées pour le cloud.

Quel cloud choisir ?

Choisir une solution de cloud dépend de vos cas d’utilisations, de votre empreinte technologique, de vos exigences réglementaires, mais aussi de la maturité de votre organisation en termes de compétences et de modèle opérationnel.

Le cloud public est plus adapté aux fortes charges de travail, aux demandes fluctuantes ou aux besoins de souscrire des offres innovantes. Le cloud privé est plus adapté aux charges prévisibles et constantes et aux applications qui hébergent des données sensibles. Les clouds hybrides sont plus polyvalents et rencontrent un grand succès en 2024.

Quel est le plus sécurisé ?

Les clouds privés sont généralement considérés comme plus sécurisés, car ces architectures ne sont pas mutualisées comme les clouds publics, plus exposés aux failles de sécurité.  De plus en plus d’entreprises délaissent leur stratégie 100 % cloud public pour rapatrier leurs données sensibles dans des datacentres qui leur sont dédiés.

Quels sont les plus chers ?

C’est une question complexe car les coûts varient selon de nombreux paramètres comme les modèles IaaS, PaaS ou SaaS, les régions où sont déployées les ressources, les fournisseurs sélectionnés, l’engagement de consommation du Client en volumes et en durée.

Il est primordial de mettre en œuvre une démarche FinOps débutant par un business case.

Néanmoins, les clouds privés basés sur des infrastructures hyperconvergées et des socles propriétaires sont plus coûteux pour les dépenses d’investissement, mais moins pour les dépenses de fonctionnement que les clouds publics.

N’hésitez pas à exploiter simultanément plusieurs architectures de cloud et orchestrez vos charges de travail dynamiquement grâce à une plateforme de management cloud !

En fonction de la classification de vos données, vous pouvez exécuter certaines charges de travail sur un cloud public, voire sur plusieurs, et d’autres sur un cloud privé ou hybride.

Cette stratégie, bien qu’elle implique la gestion d’un plus grand nombre de clouds, vous offre une flexibilité inégalée, une réponse au risque de dépendance par rapport à l’utilisation d’un seul cloud public, privé ou hybride.

Notre expert

Loïc Caroli

Transition numérique, cloud, cybersécurité

Avec plus de 25 ans d'expérience dans l'externalisation des infrastructures informatiques et le cloud computing, […]

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