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Politique environnementale en entreprise : pourquoi et comment la mettre en œuvre ?

Publié le 12 mai 2022

La question environnementale occupe de plus en plus les esprits et, par ricochet plus que par conscience, les entreprises aussi. Mais comment traduire cette préoccupation en actes et quels en sont les enjeux pour elles ?

Politique environnementale en entreprise : un enjeu majeur de formation.

Les entreprises ont indéniablement joué un rôle dans l’accélération du réchauffement climatique qui nous préoccupe tous aujourd’hui. Encore faut-il que les décideurs aient conscience des enjeux de la transition écologique afin de définir une stratégie gagnante, aussi bien pour la société que pour l’entreprise elle-même. Catherine Viale, experte en système de management environnemental et certificatrice ISO 14001 nous explique les bénéfices de la mise en œuvre d’une politique environnementale en entreprise et ce qu’il faut prendre en compte pour la rendre efficace.

Pourquoi mettre en œuvre une politique environnementale dans une approche RSE en 2022

La RSE (Responsabilité sociétale d’entreprise) s’appuie sur trois piliers : l’environnement, le social et l’économie. Pour une entreprise, il est souvent plus facile d’identifier les enjeux associés aux aspects humains (bien-être de son personnel et de la communauté) et économiques (équilibre entre profits et investissements). En revanche, elle a plus de mal à comprendre l’intérêt d’investir le champ écologique pour assurer un développement pérenne.

4 enjeux de taille

Le premier jalon de la conscience écologique est posé en 1987 par le rapport Brundtland qui donne une définition au développement durable et le place parmi les préoccupations urgentes. Il intègre en effet pour les entreprises la nécessité de revoir l’utilisation de leurs ressources (humaines, matérielles, énergétiques…) en leur ouvrant les yeux sur de multiples enjeux.

  • Une réglementation spécifique : depuis le rapport Brundtland, de nombreux textes législatifs ou normatifs cadrent les entreprises  vers une gouvernance raisonnée. Il s’agit pour elles de trouver un équilibre entre des objectifs vertueux, les moyens dont elles disposent et les profits qu’elles peuvent en retirer (loi pour la transition énergétique et la croissance verte, loi anti-gaspillage et pour l’économie circulaire…).
  • Une demande client toujours plus exigeante : les consommateurs intègrent les préoccupations environnementales, faisant de l’implication écologique des entreprises un critère de choix.
  • L’opinion publique : nourrie par les catastrophes naturelles, humaines ou économiques de plus en plus fréquentes, l’opinion publique exige qu’on lui rende des comptes, impliquant la nécessité pour les entreprises de médiatiser leurs actions et leurs politiques environnementales. Formation : communication RSE, valoriser l’image de son entreprise
  • La consommation de ressources naturelles : la pénurie actuelle de matières premières est en train de faire prendre conscience à de nombreuses entreprises qu’il est primordial de s’ouvrir à des alternatives ou de modifier leurs fonctionnements en profondeur afin d’assurer leur pérennité.

Souvent guidées par des besoins de rentabilité et des contraintes d’investissement, ou tout simplement par manque d’intérêt, les entreprises se confortent dans une vision « court-termiste ». Plus que la contrainte légale ou normative, c’est la pression économique exercée par l’opinion publique et la demande client qui peut les pousser à changer leurs habitudes. Et donc à adopter une démarche environnementale favorable à leur développement, voire indispensable à leur survie.

Comment structurer sa politique environnementale

Pour une démarche gagnante, la direction doit s’engager la première avec une approche claire de l’adéquation entre les enjeux environnementaux et les éléments de son ADN :

  • mission – à quoi mon entreprise sert-elle ?
  • valeurs – quelles sont-elles ?
  • vision – quelle évolution pour l’entreprise ?

C’est ensuite à elle de fixer les objectifs et les moyens qu’elle donne pour les atteindre. C’est en cela qu’une politique environnementale doit être définie et vécue comme un projet à long terme qui soutient la stratégie de développement de l’entreprise dans sa globalité.

Une mise en œuvre pragmatique

Pour passer de la réflexion à l’action, on adopte une méthodologie éprouvée : la roue de Deming ou roue PDCA (planifier, faire, vérifier, agir).

Roue de deming PDCA

Il s’agit pour l’entreprise de fonctionner par étapes (sprint) et de les valider avant d’aller plus loin.

  • Dresser un état des lieux et en déduire des objectifs d’amélioration : l’entreprise doit d’abord évaluer les impacts directs et indirects de ses activités, produits ou services sur son environnement (immédiat, régional ou mondial) et déterminer les limites de son influence. Cela lui permet de jauger les risques et les opportunités d’une démarche spécifique en fonction de ses performances actuelles et de ses objectifs d’évolution (pourquoi devrait-elle investir ?).
  • Monter une équipe projet : il s’agit d’identifier les intervenants (décisionnaires et managers) qui permettront de sécuriser la réalisation des étapes structurantes de la démarche. L’équipe doit être transverse (RH, communication, production, achats…) et être animée régulièrement selon des repères d’avancement (comité de pilotage, revue de plan d’action…). Des relais doivent également être identifiés dans tous les services pour sensibiliser et accompagner l’ensemble des collaborateurs dans les changements de pratiques.
  • Mesurer la performance et contrôler l’efficacité de la démarche : grâce à des  indicateurs pertinents, l’entreprise comprend son impact sur l’environnement et s’assure de l’efficience des moyens mis en œuvre (réduction des consommations de ressources, augmentation du taux de recyclage…). Ces indicateurs lui permettent de se poser les bonnes questions au bon moment. Si les objectifs ne sont pas atteints, est-elle sur la bonne voie ? Le projet est-il à reprendre depuis sa racine ou nécessite-t-il de simples ajustements ?

Formation : mise en œuvre d’une politique environnementale en entreprise

Une politique environnementale : quelle reconnaissance ?

La reconnaissance s’articule  autour de deux aspects distincts : la reconnaissance de qualité (certifications, labels…) et celle du public. Si la seconde est un concours de popularité, la première se mesure et se valorise sur deux niveaux grâce à des labels verts, écologiques, écoresponsables… Ces deux niveaux sont :

  • la reconnaissance des produits ;
  • la reconnaissance de l’approche globale.

Labels, certifications et normes

Comprendre les différences entre labels, certifications et normes est un préalable indispensable à la mise en œuvre d’une politique environnementale et à sa nécessaire reconnaissance.

  • Les labels : ils garantissent la qualité, la sécurité, l’innocuité et/ou la traçabilité d’un produit ou service.
  • Les certifications : elles garantissent une bonne organisation ou approche globale dans la recherche de diminution des impacts d’une entreprise sur l’environnement.

Avec une validité limitée dans le temps, ils sont délivrés par des organismes indépendants au regard d’un certain nombre d’exigences à respecter que l’on trouve dans un référentiel. Ces critères s’appliquent aussi bien à la conception, qu’à la production ou l’utilisation du produit/service audité.

La norme, quant à elle, ne s’applique que dans le cas des certifications. C’est le nom que prend le référentiel qui concerne la certification de l’ensemble des efforts mis en œuvre par l’entreprise pour améliorer ses performances. Parmi ces normes, on compte l’ISO 14001 pour le management de l’environnement ou encore l’ISO 5001 pour le management de l’énergie.

Pourquoi valoriser sa démarche ?

Le respect de ces critères offre un affichage que l’on appose sur le produit ou service. Ce système permet une identification claire et rapide par les utilisateurs et consommateurs d’une garantie de qualité écologique (ex. : écolabel environnemental européen, écocert…).

Ensuite, deux types de reconnaissance sont, en outre, d’excellents arguments de vente et de marketing à destination des clients (et médias) de plus en plus en demande de produits ou services écoresponsables.

Par ailleurs, les référentiels (notamment les normes ISO) sont internationaux. Donc, valorisables à plus grande échelle.

Formation : ISO 14001, management environnemental, foundation, certification

Focus sur la formation « Mise en œuvre d’une politique environnementale en entreprise »

La formation Mise en œuvre d’une politique environnementale en entreprise s’articule autour de trois principes fondamentaux :

  • déconstruire les a priori par rapport à l’écologie pour que les participants puissent donner du sens à leur démarche ;
  • donner les clés méthodologiques pour structurer un projet adapté à leur cas personnel ;
  • permettre de définir l’intérêt d’une reconnaissance d’une tierce partie selon un référentiel pertinent.

La pédagogie s’appuie avant tout sur des mises en situation pratiques et le partage des expériences des apprenants et du formateur. L’idée, c’est d’amener chaque participant à dérouler un plan d’action qui donnera des résultats tangibles pour l’entreprise en jouant sur tous les tableaux : économique, social et bien entendu environnemental. Parmi les outils testés en formation, on peut citer le bilan matière/énergie, la cartographie des parties intéressées ou encore la fiche action.

Enfin, la formation propose de faire la différence entre les nombreuses allégations environnementales existantes pour mettre en exergue celles dignes de confiance. Mais elle présente également leurs modalités d’obtention, afin d’orienter les apprenants vers un choix adapté à leur cas. 

Développer une politique environnementale et s’inscrire dans une démarche RSE demande aux entreprises d’être volontaires et d’investir sur le long terme. Ce type de projet passe par la sensibilisation et la formation des collaborateurs autant que par une communication externe et interne impeccable.

Notre expert

Catherine VIALE

Politique environnementale, gestion des déchets, économie circulaire

Consultante, formatrice et auditrice, elle intervient auprès des entreprises [...]

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