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Comment maximiser les processus de mobilité interne ?

Publié le 20 mars 2025
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Encore sous-exploitée, la mobilité interne est pourtant un axe stratégique pour de nombreuses entreprises qui peinent à recruter, à fidéliser leurs talents ou encore à lutter contre l’obsolescence des compétences. Elle l’est également pour toutes les PME qui se développent et qui souhaitent que leurs collaborateurs se projettent avec elles. Mais, comment faut-il procéder concrètement ? Les éléments de réponse de Bérangère Fauquet, coach et formatrice.

Poignée de main entre deux personnes au bureau pour illustrer la mobilité interne.

Selon une étude Hays de 2021, 60 % des salariés interrogés préféreraient une mobilité interne à un mouvement externe et 94 % resteraient plus longtemps si leur entreprise investissait plus dans leur carrière.

Mobilité interne : identifier les freins

Différents freins peuvent empêcher la mise en place optimale d’un processus de mobilité interne :

  • la culture d’entreprise
  • une politique non définie
  • des outils insuffisants
  • la taille de l’entreprise

Identifier les freins qui sont propres à votre entreprise est la première étape indispensable. Vous pourrez ensuite lever ces freins pour commencer à créer un nouveau réflexe : celui de l’interne.

Votre challenge : aider l’entreprise et ses collaborateurs à dépasser l’idée communément admise que changer d’entreprise est le seul moyen pour gagner plus ou accéder à de nouvelles missions.

Créer le réflexe « mobilité interne »

Pour créer ce réflexe de l’interne, 2 étapes clés :

1/ Définir une politique claire et transparente

Établir « sa » politique permet de mettre en place un cadre structuré et transparent, adapté à son contexte. Et comme ce qui se conçoit bien s’explique bien, voici 7 thèmes sur lesquels réfléchir :

Les objectifs et les résultats attendus

En quoi la mobilité interne peut-elle être utile ? Quels sont ses principaux objectifs ?

Exemples : fidéliser, stimuler l’engagement, développer les compétences, contrer la pénurie de candidats, diminuer les coûts de recrutement…

Quels sont les résultats attendus ? Exemples : diminution du turn-over, amélioration de l’engagement, développement de la polyvalence, des compétences, de l’agilité… Définir les résultats que vous attendez va vous permettre de mesurer l’efficacité de votre politique et de l’ajuster si besoin.

Les principes directeurs ou valeurs

Vos valeurs servent de boussole pour guider les actes et les décisions. Elles peuvent aussi permettre de bâtir une politique qui suscite confiance et crédibilité. Exemples : l’équité, la transparence, le respect des aspirations individuelles…

Les règles de la mobilité

Définissez les postes éligibles, les restrictions éventuelles, le niveau de performance sur le poste actuel, les conditions de départ et d’arrivée (préavis, période probatoire…), etc.

Le processus de candidature

Il doit être équitable pour tous les collaborateurs.

Privilégiez ainsi la simplicité et définissez un cadre clair : à qui doit être envoyée la candidature ? Un CV est-il suffisant ? Combien d’entretiens ? Et avec qui ?

Les critères d’évaluation des candidatures

Ces critères sont spécifiques et doivent être objectifs et alignés sur les besoins stratégiques de l’entreprise. Les retours des évaluations annuelles ou les people review (revue des talents) sont des outils utiles.

Les dispositifs d’accompagnement et de développement des compétences

Au-delà de la formation, pensez : coaching, MOOCs, mentorat, AFEST, bilan professionnel ou encore programme de transition professionnelle…

Le rôle des parties prenantes

La réussite de votre politique repose en premier lieu sur ses acteurs (direction, managers, RH et salariés) et leur capacité à jouer le jeu de l’interne, en assumant leurs rôles. Définir ces rôles avec eux, c’est favoriser leur implication et leur soutien. Car c’est ensemble que ces acteurs contribuent à maximiser la mobilité interne.

Cette étape de définition de votre politique est cruciale et nécessite donc une réflexion approfondie.

Une fois posées, les choses seront plus claires et plus faciles à expliquer avec simplicité et structure.

Puis, vous pourrez passer à l’étape suivante : la sensibilisation de vos acteurs internes.

2/ Sensibiliser les acteurs internes

Sensibiliser signifie faire de la pédagogie pour expliquer votre démarche, ses enjeux, son impact positif pour chacun, les process mais aussi les bons et mauvais réflexes et les comportements à adopter. Cette étape essentielle assure l’engagement, la compréhension et la collaboration sur le long terme.

Bien connaître ses collaborateurs

Les entreprises ne connaissent pas tous les souhaits et appétences de leurs collaborateurs. C’est pourquoi il est indispensable de rester à leur écoute pour capter les informations pertinentes.

Concrètement, comment faire ?

Optimisez les entretiens professionnels !

L’entretien professionnel est en effet un moment d’échange clé entre le collaborateur et son employeur, en la personne du manager de proximité, du N+2, du responsable RH ou du chef d’entreprise lui-même. D’abord, rappelez l’objectif de cet entretien pour remobiliser. Ensuite, intégrez une partie « mobilité interne » dans le guide d’entretien pour encourager des échanges sans tabou.

Avoir les bons outils et le bon niveau de communication

2 actions concrètes :

1/ Rédiger une charte de la mobilité interne

Elle concrétise votre volonté de promouvoir la mobilité interne et d’accompagner les collaborateurs dans leur projet. Formelle, elle garantit la transparence du processus et l’équité des prises de décision. En bref, la charte formalise votre politique.

Mais, même bien rédigée, une charte méconnue ou mal comprise n’aura aucun impact.

2/ Communiquer et encore communiquer

Quelques pistes de travail :

  • Maintenir une communication régulière 

Par exemple : newsletter mensuelle pour présenter les nouveautés et rappeler les dispositifs d’information existants.

  • Mettre en place une routine de présentation des différents métiers de l’entreprise

Par exemple : journées « portes ouvertes » internes, ateliers « portraits de métiers », « tour des services » virtuel…

  • Utiliser des canaux variés

Par exemple : intranet, newsletters internes, groupes sur les outils collaboratifs (Teams, Slack…), événements internes, webinaires…

En conclusion, nul besoin d’être une multinationale pour mettre en place un processus de mobilité interne efficace. Néanmoins, il s’agit d’un processus global qui nécessite l’investissement de tous et la conviction profonde qu’il s’agit d’une démarche utile pour toutes les parties prenantes. Les services RH sont le moteur qui fait avancer l’entreprise sur le chemin de la mobilité interne. Alors, n’hésitez pas à promouvoir toutes les pratiques qui encouragent les collaborateurs à évoluer au sein de l’entreprise.

Notre expert

Bérangère Fauquet

Ressources humaines, coaching

Après plus de 15 ans dans des fonctions RH généralistes, dans la grande distribution, l’industrie automobile […]

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