Vous pensez que seule la maitrise technique suffit dans la tech ? Détrompez-vous ! Le véritable game changer, ce sont vos soft skills. Découvrez les compétences comportementales qui font la différence : celles qui transforment les équipes en squads performantes et vous établissent comme un expert incontournable.

Vous évoluez dans le monde de la tech, que ce soit en entreprise, en indépendant, chez un client final ou au sein d’une Entreprise de Services du Numérique (ESN) ?
Si vous pensez que seules les expertises techniques sont la clé du succès, il est temps de nuancer votre perspective.
Si les hard skills, ou compétences techniques, sont indéniablement le socle de tout métier IT, elles ne suffisent plus à garantir l’épanouissement professionnel et la réussite collective.
Les employeurs, et particulièrement les ESN qui délèguent leurs talents chez des clients, recherchent de plus en plus des candidats qui, au-delà de leur maîtrise technique, démontrent une solide éthique de travail, une intelligence situationnelle et d’excellentes aptitudes relationnelles.
Des soft skills souvent sous-estimées
Ces soft skills, ces compétences humaines, sont les aptitudes qui illustrent l’approche d’un individu face au travail et ses interactions avec les autres. Elles sont intrinsèquement liées aux caractéristiques personnelles d’une personne et conservent leur pertinence même en cas de changement de spécialisation technique ou de mission.
Ces compétences comportementales, souvent perçues comme secondaires, sont en réalité le ciment des équipes performantes et le tremplin d’une carrière.
Contrairement aux hard skills, qui s’acquièrent généralement par un apprentissage formel et des formations spécifiques, les soft skills, bien que pouvant avoir une composante innée, se cultivent et se raffinent par l’expérience, le feedback ou la formation.
Un professionnel de la tech doté de solides soft skills, telles que la communication, le leadership et la résolution de problèmes, sera perçu comme plus désirable qu’un candidat se limitant à ses compétences techniques.
En effet, même l’expert technique le plus brillant aura du mal à faire valoir ses idées, à collaborer efficacement au sein d’une équipe ou à comprendre les besoins des utilisateurs s’il ne possède pas ces compétences humaines essentielles.
Découvrons ensemble le top des soft skills les plus demandées aux ingénieurs IT.
Les 8 soft skills pour travailler dans l’IT
Dans les technologies numériques, certaines soft skills se démarquent comme particulièrement recherchées et valorisées. Elle se distinguent par leur impact direct sur la performance individuelle et collective.
1. Communication et collaboration
La communication verbale est essentielle pour écouter activement les besoins des utilisateurs et partager les solutions appropriées. Il est souvent nécessaire de communiquer des sujets complexes à des personnes ayant une expertise informatique limitée, en remplaçant le jargon par une terminologie accessible.
Prenons l’exemple d’un consultant ESN qui doit présenter l’architecture d’une nouvelle solution big data à un comité de direction client. Il évitera de les noyer sous le jargon : « notre cluster Hadoop avec Spark pour le traitement distribué et Kafka pour l’ingestion en temps réel… » et préférera utiliser des analogies pour faire passer ses idées.
La communication écrite est également cruciale pour des e-mails professionnels, la documentation technique (claire et maintenable), la rédaction de spécifications ou de rapports d’avancement.
La collaboration est tout aussi importante, car la technologie n’existe pas en vase clos. Construire des solutions technologiques en équipe favorise la création de meilleures applications et produits.
Par exemple, lors d’une revue de code, un développeur senior ne se contente pas de pointer les erreurs, mais explique le « pourquoi » de ses suggestions et propose des pistes d’amélioration, favorisant ainsi la qualité du code et la montée en compétence de ses collègues.
L’aisance avec les outils de communication (Slack, Microsoft Teams, Jira, Confluence) est un atout majeur, surtout pour les consultants ESN qui doivent jongler entre les canaux de communication de leur entreprise et ceux de leurs clients.
2. Pensée critique et résolution de problèmes
La pensée critique est la capacité à analyser une situation ou une information de manière objective, en évaluant sa pertinence et sa validité, sans se laisser influencer par des biais personnels.
Les spécialistes de l’IT s’appuient souvent sur cette compétence pour mener des recherches, identifier des solutions efficaces et les mettre en œuvre. Elle permet également d’éviter les biais personnels dans la prise de décision et d’analyser les résultats des solutions pour effectuer les ajustements nécessaires.
Face à une nouvelle technologie « à la mode », comme l’IA, un DSI ne se précipite pas pour l’adopter. Il analyse d’abord si elle répond réellement à un besoin de l’entreprise, évalue sa maturité, son coût, les compétences requises et les risques potentiels, avant de faire une recommandation argumentée.
La résolution de problèmes est une autre soft skill essentielle en informatique. Avoir une approche méthodique (définir le problème, identifier les causes, générer des solutions, évaluer, implémenter, vérifier) est crucial pour identifier la source d’un problème et trouver des solutions rapidement. Dans un secteur où les défis techniques sont nombreux, cette aptitude permet de maintenir un environnement de travail et de production fonctionnel.
Prenons l’exemple d’un site e-commerce d’un client qui subit des pannes intermittentes. Le consultant ESN ne se contente pas de redémarrer les serveurs. Il met en place un monitoring détaillé, analyse les logs au moment des pannes, identifie une requête SQL inefficace sous forte charge, la réécrit et la teste, puis déploie le correctif, résolvant durablement le problème et fournissant un rapport d’incident détaillé au client.
3. Adaptabilité et apprentissage continu
Le secteur IT évolue constamment, présentant de nouveaux défis et innovations technologiques. Un professionnel flexible est capable de répondre efficacement à ces nouveaux besoins tout en restant productif. L’adaptabilité est donc une compétence clé pour rester pertinent dans le monde informatique.
Parallèlement, les compétences techniques se périment de plus en plus vite. Selon une étude d’IBM, les compétences informatiques ne restent pertinentes que pendant environ deux ans et demi.
La capacité à se former en continu pour s’adapter rapidement aux innovations technologiques est donc crucial.
Pour réussir et éviter l’obsolescence, une mise à jour constante des compétences est indispensable.
4. Gestion du stress et résilience
Les professionnels de l’IT sont fréquemment confrontés à des situations de stress intense : mises en production risquées, cyberattaques, pannes de systèmes critiques impactant l’activité de l’entreprise.
La capacité à rester calme sous pression, à gérer l’incertitude et à rebondir face aux échecs (la résilience) est une soft skill indispensable. Le stress peut être exacerbé par la nécessité de maintenir des systèmes complexes 24/7 et de répondre à des urgences en dehors des heures de travail habituelles.
Par exemple, lors d’une migration de base de données majeure un samedi soir, un problème inattendu survient, menaçant de retarder la réouverture du service. L’équipe IT, sous pression, reste calme. Le chef de projet communique de manière transparente avec le management, pendant que les experts techniques investiguent méthodiquement, isolent le problème (une incompatibilité de version non détectée en tests), appliquent un plan de contournement et parviennent à finaliser la migration avec un retard minime. Le lundi, un post-mortem est réalisé pour tirer les leçons (résilience).
5. Leadership : influencer et guider, même sans poste à responsabilité
Même si vous n’occupez pas un poste de manager, posséder des compétences en leadership peut vous aider à convaincre les autres de la validité de vos idées et à travailler efficacement au sein d’une équipe.
Il est probable que vous soyez amené à gérer temporairement une équipe ou un projet, et le faire avec succès peut améliorer vos perspectives de carrière à long terme.
Des compétences en leadership telles que la résolution de conflits et la prise de décision sont également essentielles pour une communication efficace avec les clients et les collègues.
Un consultant ESN junior, intégré à une équipe client, identifie une amélioration possible dans leur processus de tests manuels, chronophage et source d’erreurs. Il prépare une courte démonstration d’un outil d’automatisation simple, la présente de manière constructive à l’équipe et à son manager client, et propose de mener un pilote. Son initiative et sa capacité à convaincre, sans autorité formelle, illustrent un leadership émergent.
Pour les DSI, le leadership implique également la conduite du changement, qui consiste à inspirer et à motiver les équipes à s’approprier les transformations.
6. Autonomie et sens de l’organisation
Malgré la nature collaborative de la plupart des projets IT, il est fréquent de devoir travailler seul.
Être capable de fonctionner de manière indépendante et de trouver de manière proactive des solutions aux défis avec un minimum de supervision est très apprécié des employeurs potentiels.
Pour les freelances IT, cette autonomie est essentielle pour établir des relations avec les clients et soumettre les projets à temps.
Le sens de l’organisation est une autre compétence douce essentielle, surtout lorsque l’on travaille sur plusieurs projets simultanément. Sans une bonne organisation, il est difficile de respecter les délais et d’avancer sur les différents projets, tout en évitant les erreurs et en restant concentré.
Une consultante en mission chez un client reçoit un ensemble de tâches pour un sprint de deux semaines. Elle décompose chaque tâche en étapes plus petites, estime le temps nécessaire, planifie son travail dans son outil de gestion de projet, et communique de manière proactive ses avancées ou les éventuels blocages à son référent client et à son manager, sans nécessiter une supervision constante. Le sens de l’organisation est vital pour jongler avec plusieurs projets ou responsabilités sans perdre le fil.
7. Intelligence émotionnelle et empathie : comprendre et interagir avec les autres
L’intelligence émotionnelle, qui englobe la compréhension et la gestion de ses propres émotions et de celles des autres, favorise un environnement de travail harmonieux et productif.
L’empathie, la capacité à comprendre la douleur de l’utilisateur, est vitale pour le développement de technologies centrées sur l’humain. Les pires produits sont ceux où les concepteurs et les ingénieurs n’ont aucune compréhension réelle des utilisateurs. L’absence d’empathie peut entraîner des frustrations et des malentendus entre les professionnels de la tech et les autres parties prenantes.
Un utilisateur final appelle le support IT, très énervé car son application métier ne fonctionne plus et il est bloqué. L’agent de support, au lieu de répondre froidement « Avez-vous redémarré ? », commence par dire : « Je comprends votre frustration, c’est très ennuyeux quand l’outil ne répond plus, surtout si vous avez un travail urgent. Voyons ensemble comment résoudre cela. » Cette approche empathique désamorce souvent la tension.
Autre exemple d’intelligence émotionnelle : lors d’une réunion de cadrage, un consultant ESN perçoit des hésitations chez le responsable métier client face à une solution technique proposée. Plutôt que d’ignorer ces signaux faibles, il demande avec tact : « Je sens que certains aspects de cette proposition vous interrogent. Pourrions-nous prendre un moment pour discuter de vos éventuelles préoccupations ? » Cela permet de découvrir une contrainte métier non exprimée et d’ajuster la solution.
8. Gestion du temps et des priorités
La gestion du temps affecte de nombreuses autres soft skills, comme la fiabilité dans le respect des délais.
Une personne capable de faire son travail en temps voulu devient immédiatement plus précieuse. Dans des rôles rapides, comme la réponse aux incidents de cybersécurité, la gestion du temps peut être particulièrement cruciale. Savoir décider où investir son temps en fonction de l’impact et savoir quand déléguer ou reporter une tâche est essentiel pour éviter de se disperser.
Cultivez vos soft skills IT : un investissement pour l’avenir
Contrairement à une idée reçue, les soft skills ne sont pas figées dans le temps et peuvent être développées. Voici quelques pistes pour améliorer vos compétences comportementales :
- Sollicitez activement du feedback constructif. Prenez conscience de vos forces et faiblesses en sollicitant des retours de votre entourage professionnel. Demandez à vos collègues, managers, et même à vos clients (surtout en ESN) des retours précis sur votre communication, votre collaboration, votre gestion des situations difficiles. Par exemple : « Après cette présentation client, aurais-tu un conseil pour que je sois plus percutant la prochaine fois ? »
- Participez à des ateliers et formations ciblées sur les soft skills spécifiques que vous souhaitez améliorer (gestion du temps, communication, gestion des conflits, etc.)
- Engagez-vous dans la lecture et la veille. Lisez des ouvrages de référence, écoutez des podcasts, suivez des webinaires sur le développement personnel et professionnel.
- Mettez en pratique régulièrement les soft skills dans des situations réelles. Cherchez activement des opportunités de mettre en pratique ces compétences. Proposez-vous pour animer une réunion, présenter un sujet technique à des non-spécialistes, ou mentorer un collègue plus junior.
- Observez et apprenez des autres. identifiez des personnes de votre entourage qui excellent dans certaines soft skills. Observez leur comportement, leur manière de communiquer, de réagir.
- N’hésitez pas à vous faire accompagner par un coach ou un mentor. Un regard extérieur et expérimenté peut vous aider à identifier vos axes de progrès et à mettre en place un plan d’action personnalisé.
Conclusion
Dans le secteur tech, la maîtrise technique n’est plus une garantie de succès à elle seule. Les soft skills sont devenues des compétences différenciatrices majeures, le « supplément d’âme » qui fait la différence. Elles sont essentielles pour naviguer avec succès dans des équipes multidisciplinaires et multiculturelles, pour résoudre des problèmes complexes qui dépassent le simple cadre technique, pour s’adapter avec fluidité aux changements constants du secteur, et pour bâtir des relations professionnelles solides et durables.
En investissant dans le développement de ces précieuses compétences comportementales, vous transformerez votre potentiel technique en une expertise globale vous ne ferez pas que polir votre profil : vous transformerez votre potentiel technique en une expertise globale, devenant ainsi un atout inestimable et recherché. N’attendez plus pour faire de vos soft skills votre avantage !