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Payload 🔴 Composant malveillant

Un payload (parfois traduit par « charge utile » en français, mais le terme anglais est plus couramment utilisé) fait référence à la partie d’un logiciel malveillant (malware) qui effectue l’action malveillante réelle ou l’objectif malveillant d’une attaque. En d’autres termes, c’est le composant du malware qui porte la « charge » de l’attaque et qui cause directement les dommages ou les effets indésirables sur le système cible.

Pour bien comprendre le payload, il est important de le distinguer des autres parties d’un malware ou d’une attaque :

  • Exploit (ou vecteur d’attaque) : c’est la méthode ou le moyen utilisé pour pénétrer dans un système ou un réseau. Un exploit exploite une vulnérabilité (faille de sécurité) pour obtenir un accès initial. Par exemple, un exploit peut être un e-mail de phishing, une vulnérabilité logicielle non corrigée, ou une attaque par force brute. L’exploit est le chemin d’entrée.
  • Payload : une fois que l’exploit a réussi à pénétrer, le payload est ce qui est « livré » ou « chargé » sur le système cible. C’est le code malveillant qui est exécuté et qui réalise l’objectif de l’attaquant. Le payload est l’ action malveillante.

En résumé, l’exploit ouvre la porte, et le payload passe à travers la porte et fait des dégâts.


📓 Caractéristiques 

 

  • Objectif spécifique : chaque payload est conçu pour réaliser une action malveillante précise. L’objectif peut varier grandement en fonction des intentions de l’attaquant.
  • Diversité des actions : les payloads peuvent effectuer une large gamme d’actions malveillantes. Voici quelques exemples courants :
    • Vol de données : le payload peut être conçu pour exfiltrer des informations sensibles (mots de passe, données personnelles, informations financières, secrets commerciaux, etc.) du système compromis vers un serveur contrôlé par l’attaquant.
    • Chiffrement de données (ransomware) : un payload de ransomware va chiffrer les fichiers de la victime, les rendant inaccessibles. L’attaquant demandera ensuite une rançon (généralement en cryptomonnaie) en échange de la clé de déchiffrement.
    • Suppression ou modification de données : le payload peut être utilisé pour effacer ou altérer des données importantes, causant des dommages et des perturbations aux opérations de la victime.
    • Installation de portes dérobées (backdoors) : un backdoor payload crée un accès secret au système compromis, permettant à l’attaquant d’y revenir plus tard pour d’autres actions malveillantes.
    • Prise de contrôle du système : le payload peut permettre à l’attaquant de contrôler à distance le système infecté, l’utilisant pour lancer d’autres attaques, héberger des contenus illégaux, ou espionner l’activité de l’utilisateur.
    • Affichage de publicités intrusives (adware) : un payload d’adware affichera des publicités non désirées à l’utilisateur, générant des revenus pour l’attaquant et nuisant à l’expérience utilisateur.
    • Utilisation des ressources du système (cryptojacking) : un payload de cryptojacking utilise les ressources de calcul du système infecté (CPU, GPU) pour miner des cryptomonnaies à l’insu de l’utilisateur.
    • Déni de service (DoS ou DDoS) : le payload peut transformer le système infecté en un « zombie » au sein d’un botnet, utilisé pour lancer des attaques par déni de service contre d’autres cibles, surchargeant leurs serveurs et les rendant indisponibles.
  • Invisible et discret : les payloads sont souvent conçus pour être discrets et difficiles à détecter, afin de maximiser leur impact et de permettre à l’attaque de se poursuivre le plus longtemps possible sans être interrompue. Ils peuvent utiliser des techniques d’obfuscation, de chiffrement, ou de furtivité pour échapper aux systèmes de détection.
  • Partie essentielle de l’analyse malware : comprendre le payload d’un malware est crucial pour l’analyse et la réponse aux incidents de cybersécurité. En analysant le payload, les experts peuvent déterminer :
    • Le type d’attaque : est-ce un ransomware, un spyware, un botnet, etc. ?
    • L’objectif de l’attaquant : vol de données, perturbation, espionnage, gain financier, etc. ?
    • Les dommages potentiels : quels sont les risques pour la victime ?
    • Les mesures de remédiation : comment nettoyer le système infecté et se protéger contre de futures attaques similaires ?
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