Un war game cyber, appelé aussi exercice de simulation ou exercice de crise cyber (ou cyber exercise) est une simulation réaliste et scénarisée conçue pour évaluer et améliorer la capacité d’une organisation à prévenir, détecter et répondre à des cyberattaques.
Inspiré des exercices militaires, il implique généralement des équipes adverses (ex : Red Team vs Blue Team) qui reproduisent des tactiques d’attaquants et des mécanismes de défense dans un environnement contrôlé.
🎯 Objectifs principaux
- Tester les défenses : identifier les vulnérabilités techniques et organisationnelles.
- Améliorer la réponse aux incidents : valider l’efficacité des plans de crise (IRP) et des processus de décision.
- Former les équipes : renforcer les compétences techniques (threat hunting, analyse de logs) et la coordination interservices (IT, juridique, communication).
- Évaluer la résilience : mesurer la capacité à maintenir les opérations critiques pendant et après une attaque.
👉 Types de war games
- Red Team vs Blue Team :
- Red Team : simule des attaquants (ex : APT, ransomware) en utilisant des TTP réels (MITRE ATT&CK).
- Blue Team : défend l’infrastructure, surveille les alertes et neutralise les menaces.
- Purple Team : collaboration entre Red et Blue Teams pour optimiser les détections et partager les retours d’expérience.
- Exercice de table (Tabletop exercise) : simulation théorique en salle, centrée sur la prise de décision stratégique (ex : gestion d’une fuite de données).
- Full-scale simulation : Reproduction d’une cyberattaque complexe avec impact sur les systèmes de production.
Exemples de scénarios
- Attaque ciblée : compromission d’un serveur critique via une vulnérabilité zero-day.
- Rançongiciel : chiffrement des données et demande de rançon avec menace d’exfiltration.
- Ingénierie sociale : campagne de phishing ciblant les dirigeants (whaling).
- Supply chain attack : intrusion via un fournisseur tiers non sécurisé.
Étapes clés
- Préparation :
- Définir les objectifs, règles et périmètre (ex : interdire les attaques DDoS réelles).
- Sélectionner les outils (environnement sandbox, plateformes comme Kali Linux ou Metasploit).
- Exécution :
- Injecter des indicateurs de compromission (IOC) et observer les réactions.
- Analyse post-exercice :
- Documenter les lacunes (ex : temps de réponse trop long, absence de sauvegardes).
- Prioriser les actions correctives (mises à jour, formation).
✔ Avantages :
- Renforcement de la posture cyber : Détection proactive des failles avant une attaque réelle.
- Amélioration de la collaboration : Briser les silos entre équipes techniques et métiers.
- Conformité : Répondre à des exigences réglementaires (ex : NIS2, RGPD).
Outils et références
- Cadres : MITRE ATT&CK (pour modéliser les TTP), NIST CSF (fonction Respond).
- Plateformes : Caldera (simulation d’attaques automatisées), RangeForce (entraînement interactif).
- Bonnes pratiques : anonymiser les données sensibles, éviter les impacts opérationnels réels.
Enjeux actuels
- Complexité croissante : intégrer l’IA (deepfakes, attaques automatisées) dans les scénarios.
- Gestion des biais : éviter la surconfiance après un exercice réussi (« On est prêts ! »).
- Coûts : limiter les ressources nécessaires (temps, budget, expertise) pour les PME.