Un pentest est un test d’intrusion réalisé par un expert en cybersécurité (appelé pentester ou hacker éthique) qui tente de s’infiltrer dans le système informatique d’une organisation pour détecter les failles de sécurité exploitables.
L’objectif est d’évaluer la robustesse des défenses et de corriger les vulnérabilités avant qu’elles ne soient exploitées par de véritables pirates informatiques.
👉 Types de pentests
On distingue les types de pentests, suivant le niveau d’information dont dispose le pentester :
- Pentest en boîte noire (Black Box Testing) : le pentester n’a aucune connaissance préalable de l’infrastructure, des systèmes ou du code source. Il agit comme un attaquant externe typique.
- Pentest en boîte grise (Grey Box Testing) : le pentester dispose d’informations limitées, par exemple des identifiants d’utilisateur standard ou une documentation partielle de l’architecture.
- Pentest en boîte blanche (White Box Testing) : le pentester a un accès complet à l’infrastructure, au code source, aux schémas de réseau et à toute autre documentation pertinente. Cette approche permet une analyse plus approfondie.
On distingue également les pentests par leur champ d’application :
- Pentest d’applications web : ciblé sur les applications accessibles via un navigateur web.
- Pentest de réseaux internes : axé sur la sécurité du réseau local d’une organisation.
- Pentest d’API : évalue la sécurité des interfaces permettant la communication entre différents systèmes.
- Pentest d’objets connectés (IoT) : teste la sécurité des appareils connectés à Internet.
- Pentest mobile (Android/iOS) : analyse la sécurité des applications mobiles et de leur interaction avec les serveurs.
- Pentest d’ingénierie sociale : teste la vulnérabilité humaine face aux techniques de manipulation psychologique pour obtenir des informations sensibles.
- Pentest physique : évalue les mesures de sécurité physique, comme le contrôle d’accès aux locaux.
Fonctionnement d’un pentest
Un pentest suit généralement une méthodologie structurée :
- Reconnaissance (Reconnaissance) : collecte d’informations sur la cible (adresse IP, noms de domaine, technologies utilisées, etc.) via des sources ouvertes (OSINT) et des techniques de balayage.
- Cartographie (Scanning) : identification des hôtes actifs, des ports ouverts, des services en cours d’exécution et des systèmes d’exploitation.
- Analyse des vulnérabilités (Vulnerability Assessment) : identification des faiblesses potentielles en utilisant des outils automatisés et des techniques d’analyse manuelle.
- Exploitation (Exploitation) : tentative d’exploitation des vulnérabilités détectées pour prouver leur impact réel.
- Maintien d’accès (Maintaining Access) (optionnelle) : simulation d’une persistance dans le système compromis pour évaluer la capacité de détection.
- Élévation de privilèges (Privilege Escalation) : obtention de droits d’accès plus élevés (par exemple, passage d’un compte utilisateur à un compte administrateur).
- Couverture des traces (Covering Tracks) (optionnelle) : tentative d’effacer les traces de l’intrusion pour simuler un attaquant sophistiqué.
- Rapport (Reporting) : documentation détaillée des vulnérabilités découvertes, des méthodes d’exploitation utilisées, de l’impact potentiel et des recommandations de correction.
🛠️ Outils utilisés
Les pentesters utilisent une variété d’outils spécialisés, notamment :
- Frameworks : Metasploit, BeEF (Browser Exploitation Framework)
- Scanners de vulnérabilités : Nessus, QualysGuard, OpenVAS
- Scanners de ports : Nmap, Masscan
- Proxys Web : Burp Suite, OWASP ZAP
- Analyseurs de paquets : Wireshark, tcpdump
- Outils de cracking de mots de passe : John the Ripper, Hashcat
- Outils d’injection SQL : SQLmap
- Distributions Linux dédiées au pentest : Kali Linux, Parrot Security OS…
👉 Exemples
Voici quelques exemples de ce qu’un pentester pourrait tester :
- Tenter de contourner l’authentification d’une application web (injection SQL, cross-site scripting, etc.).
- Exploiter des failles de configuration dans un serveur web ou un pare-feu.
- Réaliser une attaque par déni de service (DoS ou DDoS).
- Tester la robustesse des mots de passe utilisateurs (attaque par dictionnaire, brute-force).
- Analyser la sécurité du réseau Wi-Fi (WPA2 cracking, rogue access point).
- Simuler une attaque de phishing pour évaluer la sensibilisation des employés.
📈 Tendances
- Pentest as a Service (PtaaS) : offre un service de pentest continu et automatisé, permettant des tests plus fréquents et une meilleure réactivité face aux nouvelles menaces.
- Automatisation et IA/Machine Learning : utilisation de l’IA et de l’apprentissage automatique pour automatiser certaines tâches, identifier des anomalies et améliorer l’efficacité des tests.
- Pentest dans le Cloud : adaptation des techniques de pentest aux environnements cloud (AWS, Azure, GCP), en tenant compte des spécificités de ces infrastructures.
- Focus sur la sécurité des API : augmentation des tests d’intrusion ciblant les API, devenues des cibles privilégiées pour les attaquants.
- Red Team : simulations d’attaques complexes et réalistes menées par une équipe dédiée (Red Team) pour évaluer la capacité de détection et de réponse d’une organisation (Blue Team).
📊 Chiffres et statistiques
🇫🇷 En France
- Selon l’ANSSI, environ 80 % des grandes entreprises françaises réalisent des pentests réguliers
- Le coût moyen d’un pentest se situe entre 5 000 et 30 000 € selon son envergure
- Les secteurs les plus demandeurs sont la finance, la santé et l’industrie
🌍 Dans le monde
- Le marché mondial du pentest est évalué à environ 1,7 milliard de dollars
- Croissance annuelle estimée de 13 % à 16 %
- Plus de 50 % des entreprises réalisent au moins un pentest par an
- Les vulnérabilités les plus fréquemment découvertes restent :
- Mauvaise gestion des authentifications (près de 70 % des tests)
- Failles XSS et injections (environ 60 %)
- Mauvaise configuration des serveurs (55 %)
Sources : ANSSI, rapport annuel de HackerOne, études de Portswigger sur les vulnérabilités web, rapport de Pentest-standard.com